
Avant de commencer ce long article, je tiens à préciser que passer du temps à déclouer des planches de palettes n’a vraiment de l’intérêt que pour ceux qui possèdent une cheminée ou un poêle.
Sans matériel industriel, on ne peut récupérer qu’à peu près un quart des planches.
Donc si après il faut transporter aux ordures les 3/4 de restes, ça n’en vaut pas la peine. Par contre, si on peut se chauffer avec les chutes, ça devient une très bonne opération : des planches gratuites et du chauffage gratuit.
On trouve des palettes presque tous les soirs abandonnées devant les magasins. Avec la crise économique qui s’aggrave, pouvoir tout fabriquer soi-même est encore plus intéressant.
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Ce bois est trop tendre pour résister aux torsions, il a tendance à éclater facilement. C’est justement grâce à ce défaut/cette qualité, qu’on va pouvoir récupérer toute l’année des centaines d’euros de planches gratuites sans avoir à forcer comme un dingue.
Quand on force, on a de grandes chances de se faire mal. Par exemple en perdant l’équilibre au moment où ça lâche.
Mettre un coup de tête sur un clou rouillé de 12 centimètres n’est pas l’idéal pour rester en bonne santé.
Si vous avez la chance de vivre loin d’une p[Biiiiip] de ville inhumaine, mais à 30 minutes des urgences comme beaucoup de français, chaque petite plaie risque d’avoir des conséquences graves.
Quand on voit l’état du système de santé de la Grèce, où presque plus rien n’est remboursé, où tous les actes médicaux ruinent les blessés, vu que la France est en train de faire faillite, il est bon de commencer à prendre dès maintenant les bonnes habitudes :
De la prudence en tout, pour toutes choses. Eliminer tous les risques de blessure.
Je vous recommande très vivement le port de gants épais. Personnellement j’ai une énorme préférence pour les modèles en cuir tout simple.
Quand j’oublie de les mettre, ça ne loupe pas, hop ! encore une blessure.
J’ai tellement de grosses cicatrices sur les mains que si j’étais un méchant, on pourrait identifier mes empreintes à l’œil nu.
Donc, mettez des gants.
En plus vous vous sentirez vraiment à l’aise pour travailler. Vous pourrez bien poser vos mains à plat sur toute la surface sans vous prendre 20 échardes, sans finir par avoir des ampoules,…

Ce bois est si tendre qu’une simple scie à main peut suffire
Pas besoin de matériel coûteux. Une simple scie ordinaire peut suffire, si elle est correctement aiguisée. Avec de l’habitude ça va très vite. Ca m’a pris moins d’une heure pour scier tout ce tas de palettes.
… mais si vous avez une tronçonneuse ou une scie sauteuse ou circulaire ou sabre, vous serez fatigués moins vite et pourrez travailler beaucoup plus longtemps.
Avec des scies mécaniques, pensez à porter des lunettes de protection, toujours, toujours, toujours. Même pour 20 secondes, pour couper une seule planche. Il y a toujours des choses pointues qui sont projetées au visage quand on utilise ces machines dangereuses.
Relisez ou lisez le manuel de votre appareil pour connaitre les consignes de sécurité. Encore plus si vous êtes gaucher. Les tronçonneuses n’existent qu’en version droitier, donc ce n’est pas la main habile qui peut réagir vite quand la lame bondit, quand le bois cède… les tronçonneuses sont des machines qui tuent les bricoleurs gauchers.
(Nan, moi c’est particulier. J’ai deux mains gauches sans vraiment être gaucher).
Il y a trois mois j’ai failli avoir deux doigts broyés très bêtement. Toute ma vie je n’ai jamais enlevé la prise électrique de simples perceuses pour changer les forets.
Alors que je serrais avec la clé spéciale, dans une position pourrie, j’ai appuyé à peine sur le bouton d’allumage. Instantanément tout a été hors de contrôle et j’ai eu deux doigts coincés et très salement tordus sous la clé, sans pouvoir arriver à éteindre la perceuse qui appuyait de plus en plus. J’ai eu du mal à me servir de la main pendant une semaine.
La routine et l’excès de confiance sont dangereuses pour les gens très expérimentés.
Maintenant je prends le temps d’enlever la prise systématiquement avant de simplement changer les forets.
Toutes les règles de sécurité dans les manuels de vos appareils ne sont pas écrites pour rien. On peut se mutiler gravement avec de simples outils.
Pour travailler vite et bien, j’entasse les palettes et je travaille à la chaîne.
Avant de commencer je les classe en 3 catégories :
– Celles en parfait état qui sont belles ou extrêmement solides, à conserver telles quelles. Par exemple pour faire un socle pour des cuves de 1000 litres de récupération de l’eau de pluie, pour avoir le robinet bien au-dessus du sol, pour remplir confortablement un arrosoir ;
– Celles avec seulement quelques belles planches, ou juste quelques belles parties de planches. J’indique d’un trait au gros marqueur les endroits où mettre un coup de tronçonneuse, autours des planches qui m’intéressent.
Je gribouille aussi sur les parties abimées pour les couper dans la foulée.
– Les palettes trop vieilles ou neuves mais trop cassées ne servent que pour la cheminée. C’est un excellent bois d’allumage.
Les palettes les plus lourdes sont traitées pour rester dehors des années.
Les brûler dans une cheminée sans foyer fermé vous ferait respirer des vapeurs chimiques. Dans ce genre de cheminée, brûler des palettes n’est pas une super bonne idée.
… mais quand on a froid, ou que la facture d’électricité et de gasoil augmentent énormément chaque année, on ne peut pas toujours faire ce qu’il faudrait dans l’idéal.
Avant de commencer à découper, on se prévoit un grand espace dégagé. Rien qui traine au sol. Pas d’enfants ni d’animaux à proximité.
Entre le planches pleines de gros clous à l’envers qui trainent par terre et les trucs qui coupent 4000 fois par minute en effleurant un bouton, ce n’est pas un environnement pour eux.
Ne passez jamais au-dessus des tas au sol. Vous devez toujours vous trouver sur une zone stable, sans rien qui risque de vous faire trébucher ou de vous blesser.

Les petits morceaux sont aussi très utiles pour bricoler
Très souvent les planches du dessous sont trop abimées ou vieilles pour être récupérables. On peut donc les couper n’importe comment, pour les utiliser en bois de chauffage.
Par contre lorsqu’elles sont dans un très bel état, les scier le plus près possible des blocs en bois permet de récupérer aussi plein de petites planches très utiles pour bricoler.
La taille est souvent suffisante pour construire des hôtels à insectes auxiliaires, ou des refuges pour les oiseaux du ciel qui protègent vos choux de toutes les petites bêtes qui les dévorent.
Vous pouvez aussi vous en servir pour recouvrir des surfaces, comme un poulailler, un châssis à semis, un composteur… et garder les plus longues planches pour construire une bonne structure sans raccord.
Donc, en coupant, essayez de sauver tout ce qui est dans un bel état.
Quand on a fini de faire du bruit avec des appareils monstrueux, on peut allumer la radio pour entendre aux informations quels nouveaux impôts notre merveilleux gouvernement à décidé de nous créer cette semaine, et donc avoir le sourire jusqu’aux oreilles en se disant qu’en récupérant du bois gratuit on ne verse pas un seul centime de taxes ni de TVA à cette bande de [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip] [Biiiiiiip].
Ensuite pour le démontage c’est assez simple :
Il suffit de savoir que même si vous y passez longtemps, que vous travaillez avec une infinie douceur, le bois va très souvent éclater.
Donc justement, au lieu de subir, autant utiliser cette propriété.
Sur une table bien stable, à une hauteur confortable, on pose à plat contre la table la partie que l’on veut garder. Comme elle ne sera pas pliée, elle n’éclatera pas si vous ne forcez pas.
Tout le reste peut partir en miettes sans problème : ça chauffera autant dans la cheminée.

Des petits morceaux prêts à brûler
J’aime bien les cagettes en plastique pour mettre les chutes de bois. Ca présente assez bien pour qu’on puisse les laisser telles quelles devant la cheminée.
Elles sont solides et empilables.
Les petits morceaux de bois ne prennent pas de place. Une seule cagette suffit pour chauffer un soir ou deux.
Prenez l’habitude de ne jamais forcer.
Avec un levier de bonne taille, votre puissance augmente considérablement.
Sans levier, juste avec un ciseau à bois et un maillet, on peut soulever de quelques millimètres d’un côté, puis travailler de l’autre coté et ainsi de suite. S’il y a trop de clous, que vous n’arrivez pas à débloquer les gros cubes, explosez-les tout simplement au ciseau à bois. Cette partie est de toutes façons généralement destinée à être jetée.
D’une manière générale pour un peu tout, quand on doit beaucoup forcer c’est le signe que la méthode est mauvaise.
Non seulement on risque de se déchirer un muscle en forçant comme un dingue (ça aussi j’ai expérimenté, un mollet déchiré en poussant une voiture, trois mois de souffrance), mais quand ça finit par lâcher on risque d’envoyer ses mains sur des surfaces blessantes, ou pire de perdre l’équilibre et de percuter les clous.
Quand on force, c’est que la méthode est mauvaise.