Je viens d’avoir une passionnante conversation avec un jeune qui remplissait une bien belle cagette de fruits et légumes variés, devant le magasin où je prends gratuitement des cagettes en plastique bien solides pour mon jardinage.
Il n’était pas mal habillé, faisait plutôt bonne impression, donc ça m’a surpris de le voir ouvrir le couvercle des poubelles.
En fait, c’est un étudiant avec peu de moyens. La crise et la baisse du pouvoir d’achat se ressent encore plus sur les petits budgets. Entre le coût de sa chambre d’étudiant, la nourriture, le prix des études, le transport, les vêtements, l’année dernière il était tellement fauché qu’il ne pouvait jamais sortir.
Cette année, comme il dépense beaucoup moins d’argent pour s’alimenter, il sort plus souvent. Et il peut « acheter plein de bière et des capotes ».
Comme quoi, quand on a une bonne motivation, on trouve des solutions aux problèmes.
En passant sur les marchés juste après que les commerçants aient remballé leurs marchandises, ou deux heures après la fermeture des magasins, il a souvent accès à de grandes quantités de fruits et légumes. Il choisit les plus beaux. Les commerçants jettent ceux qui sont encore comestibles mais trop limites pour les conserver pour les prochains jours de vente.
Non seulement c’est gratuit, mais c’est vraiment mûr et parfumé. Ca n’a rien à voir avec les fruits durs et acides que l’on trouve dans les supermarchés, en payant.
Même les fruits et légumes des supermarchés doivent être lavés avant de les consommer, donc techniquement ça ne change rien. C’est juste les premières fois qui l’ont gêné quand il croisait du monde.
La F.A.O. (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime qu’un tiers de la nourriture produite va à la poubelle sans être consommée.
Un tiers. C’est hallucinant.
Aux Etats Unis, le gaspillage est estimé à 50%.
Quand on sait que plus d’un milliard de gens souffrent déjà de malnutrition dans le monde, et que la faim se fait plus envahissante dans les pays de la zone euro déjà en faillite, il est peut être bon de commencer à voir autrement les 33% d’aliments gaspillés qui partent à la poubelle.
(… de préférence en les récupérant juste avant qu’ils ne soient jetés).
Pour les personnes fauchées coincées dans les villes, qui ne peuvent pas faire pousser leur nourriture, c’est peut être un morceau de solution au problème.
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