Vos déchets alimentaires et les végétaux que vous taillez ou arrachez peuvent servir à faire gratuitement du compost.
Le bois gratuit de palettes que l’on trouve un peu partout après la fermeture des magasins peut être utilisé pour construire beaucoup de choses, et notamment un composteur.
Je vais vous montrer une manière d’en faire un avec seulement une scie, un marteau et une poignée de clous.
Il n’y a rien de compliqué, c’est à la portée de tout le monde… mais, même si c’est facile et presque gratuit, vous n’en aurez peut être pas besoin.
J’en ai un depuis trois ans. Maintenant il ressemble à ça :
C’est très moche.
Le bois non traité laissé sous la pluie et le soleil brûlant de Marseille a rapidement pris un aspect de vieil objet pourri bancal qu’on entasse dans un coin mais qu’on devrait jeter, un jour… si vous voyez ce que je veux dire.
Si vous voulez un joli jardin, très décoratif, achetez vous plutôt quelque chose de beau.
L’intérêt du composteur est d’avoir un endroit où toutes les petites saletés grouillantes du jardin peuvent faire leurs trucs de saletés : détruire, se reproduire pour détruire plus, détruire, décomposer les restes d’aliments, les mauvaises herbes et les parties taillées sur les plantes.
Donc, pour ne pas tuer ces cochonneries travailleuses, le bois est forcément non traité.
A priori, je dirais qu’un composteur, qui peut être fait en une heure ou deux, avec une poignée de clous, une scie et un marteau, dure entre 4 et 8 ans, selon l’humidité de votre climat.
Donc c’est un petit travail qui en vaut la peine.
Le mien, par contre, je vais déjà le détruire. Je vais lui mettre des coups de scie pour le transformer en bois d’allumage pour la cheminée. (Donc contrairement au plastique, ici rien ne se perd).
Finalement mon jardin est trop petit pour quelque chose dont je me sers peu.
Le composteur n’a vraiment pas souvent été rempli depuis que je l’ai fait.
Je n’y met plus de déchets alimentaires. Aller tout le temps dans le jardin pour jeter les épluchures et les coquilles d’oeuf, ça m’a plus que gonflé très vite.
Laisser une cagette dans la cuisine pour entasser pendant quelques jours et réduire les allers-retours, ça fait crade, beuheeeerk..
Donc, je n’y met plus que les restes de taille, les plantes arrachées, et donc finalement, il est presque toujours vide.
Pour aussi peu de compost, ça n’a aucun intérêt. Autant utiliser directement un petit sécateur pour faire des morceaux à peine plus gros qu’une main, et les laisser tomber directement au sol, autour des plantes.
C’est un paillage qui protège le sol et garde l’humidité.
Comme j’ai enlevé le gravier qui couvrait la terre sur une grande partie de mon mini jardin, j’ai trouvé une terre sèche, tassée, dure… morte.
Très rapidement, après seulement quelques semaines, les zones où j’avais mis des plantes qui couvraient le sol, l’aspect de la terre a changé. Elle est de plus en plus belle.
Donc, maintenant je couvre le sol avec des végétaux.
Je vois vraiment une différence avec la terre non couverte.
Plutôt que d’utiliser le composteur, maintenant je coupe tout en morceaux que je laisse sur place.
Il y a une technique qui semble très prometteuse pour les très petites surfaces : la culture en lasagne, du même nom que le plat italien formé de plusieurs couches. Des déchets alimentaires ou végétaux, de la terre, du carton, de la terre… et un rendement prétendument délirant par ceux qui en font la publicité sur internet. Comme je ne crois que ce que je vois, je testerai et je publierai le résultat.
Il y a trop de gens sur internet qui ré-écrivent des idées reçues et quand on fait ce qu’ils disent, c’est un carnage.
Je constate juste que la terre couverte devient rapidement plus belle, alors je n’ai plus envie d’utiliser le composteur.
Bon, la construction.
La taille du mien a été imposée par le cube tout prêt, en palette, que j’ai trouvé dans la rue.
J’ai pensé naïvement qu’il suffisait de recouvrir des surfaces avec des planches et de faire un couvercle.
En vérité, plutôt que de partir proprement et simplement de planches déclouées, en travaillant confortablement sur une table, là, je me suis plié dans tous les sens pour clouer de façon pas du tout confortable.
Ca a été un moment de bricolage plutôt désagréable, avec du mal au dos, aux genoux et de la fatigue. (Normalement j’ai le sourire quand je bricole).
Donc, je vous conseille de simplement déclouer des planches de palette et quand vous en aurez assez, vous les reclouez pour faire des surfaces directement aux dimensions que vous voulez.
Que des planches droites.
En vieillissant, la courbure empire.
Il me manquait une planche, alors j’en ai utilisé une tordue. Regardez au bout de trois ans :
D’un autre côté, une seule planche s’est gondolée, donc on est bien dans l’ordre d’idée d’une durée de 4 à 8 ans, pour du bois non traité, et gratuit.
C’est pas mal du tout.
Aussi, vous voyez sur la photo que mon assemblage est particulièrement mal fait. Je n’ai pas cloué l’extrémité des planches. C’est normal que ça bouge autant.
Bon, donc, déclouez tout et reclouez proprement, aux dimensions qui vous conviennent.
Vous pourrez construire du costaud plutôt que de bricoler tant bien que mal sur de l’existant.
Gardez les longues planches pour faire une structure solide.
Pas besoin de n’utiliser que des grandes.
Les petites peuvent servir à recouvrir la structure.
Si vous avez la flemme de mesurer les planchettes une par une, pour les couper à la bonne dimension avant de les clouer, vous pouvez tout clouer puis mettre vite fait un grand coup de scie sur ce qui dépasse.
… ou si vous n’avez pas de matériel de précision pour faire un travail dans les règles de l’art.
En fait, avec cette méthode, toutes les planches sont à la même hauteur.
Mettre une grille en haut, c’était pour empêcher mes chats de sauter dans les trucs piquants, comme les restes de tailles de rosiers plein d’épines.
Finalement, les choses avec des épines, maintenant je les jette directement.
J’en ai eu marre de me piquer les doigts en touchant le compost ou en rempotant des plantes qui ont eu du compost avec des épines l’année d’avant et toujours piquantes malgré le temps.
Donc, tout ce qui pique, poubelle ! directement.
Donc, la grille en bois au-dessus, qui à l’usage empêche aussi ce qu’on jette de tomber directement sur le tas, c’est des manipulations en plus. A la longue, c’est gonflant.
Oui, je sais, tout me gonfle.
Donc, rien au-dessus.
Le couvercle aussi, c’était une mauvaise idée.
Il n’a servi que la première année. Puis j’en ai eu marre de devoir le relever chaque fois que j’emmenais même juste une toute petite plante.
Ca fait deux ans que le couvercle est posé en position ouverte.
Pas la peine de faire un couvercle.
En plus c’est pratique, sans couvercle. En arrosant le jardin, sans manipulation supplémentaire on peut mettre un peu d’humidité sur le tas de compost pour faire plaisir aux bactéries grouillantes et aux champignons, pour accélérer la maturation du compost.
Vers chez moi c’est presque toujours tellement sec.
La grande ouverture devant, par contre, ça c’est réussi. Si votre composteur est souvent beaucoup plus rempli que le mien presque toujours vide.
Plutôt que de déplacer tout le composteur et tout éparpiller, devoir nettoyer chaque fois qu’on veut se servir, il suffit d’ouvrir un seul côté.
C’est propre, fonctionnel, efficace.
La fabrication m’a demandé seulement quelques clous et du bois de récupération, toujours.
Pas besoin de plus. Pas de charnières, rien. Ca marche très bien.
Quand vous clouez, sciez, prenez une position confortable. Eventuellement vous pouvez faire pivoter votre composteur sur lui-même pour travailler à l’aise.
Choisissez une place pas trop à l’ombre, pour que le bois ne pourrisse pas trop vite.
Un petit coup de râteau pour aplanir le sol et vous pouvez simplement poser le composteur sur de la terre nue.
Il n’y a pas de fond, pour que les lombrics puissent venir casser la croute à volonté.
Pour éviter que le bois non traité ne draine trop d’humidité et pourrise, c’est bien d’isoler le composteur en palette de la terre nue.
Vous pouvez par exemple mettre une bonne couche de gravillons seulement sous le bois, ou des grosses pierres, des tuiles… comme il me restait quelques vieux carreaux, je m’en suis servi.
La prise au vent est importante. Il peut être nécessaire de le fixer au sol entre quelques piquets, ou contre un mur.
Bon, en fait, j’étais globalement satisfait de ce composteur, mais le problème chez moi est que le jardin est trop minuscule.
Si vous avez une belle surface, un gros composteur en palette est une bonne idée, et vu le peu de travail, vous ne le regretterez pas.
Ca ne coûte que quelques clous et prend très peu de temps
Les plantes mortes seront rassemblées dans un gros bloc à l’abri du vent qui éparpille. Les restes d’aliments ne seront pas visibles.
C’est propre et fonctionnel.
Mais je crois que sur une petite surface un composteur n’est pas nécessaire, si vous n’utilisez pas vos épluchures et restes alimentaires.